Vent de créations


Le vent fait partie des grandes forces de la nature. Cet élément invisible, mais présent par sa force de déplacement, aux conséquences imprévisibles, a été, dès l’origine de l’homme, une source d’inspiration et de création pour lui. Cet élément, avant même d’être une force, est constitué par un élément premier, l’air. Cette substance inerte, invisible à la perception humaine, impalpable et dans laquelle nous évoluons, prend la terminologie de vent quand par variation thermique, pression entre couches atmosphériques, cette substance se met en mouvement.
Sujet d’observation pour l’homme, celui-ci en a noté toutes les échelles de variation , toutes les nuances, de la brise légère - force zéro - où la mer est comme un miroir, à la force destructrice des ouragans - force douze - , où l’air est plein d’écume et d’embruns. Souvent associé à d’autres éléments, le vent n’est perçu que par le son, sifflements divers dans les structures et constructions. Visuellement il se matérialise par des éléments en suspension dans l’air, fumées, sable, ou par des phénomènes induits souvent associés, les nuages, cirrus, dominant les altostratus et autre nimbostratus, cumulus se survolant entre eux, provocant pluie et foudre . Ces phénomènes naturels ont été abordés comme sujet de création par des artistes contemporains tels que James Turrel, Andy Goldsworthy, ou Walter De Maria. Du vent, la perception est aussi kinesthésique lorsque l’on ressent tactilement sur la peau une brise légère. Ce rapport physique peut aller jusqu’au déploiement de toutes nos propres forces physiques pour s’opposer à lui. Pour exprimer ses sensations face à cet élément incontrôlable, l’humain a utilisé des métaphores, des mimétismes. Les instruments à vent pour la musique , comme l’alto, qui désigne aussi bien un violon ténor que la voix grave féminine et aiguë masculine, la poésie, la littérature pour le nommer sous toutes les latitudes, la peinture pour le visualiser et aussi des fabrications d’objets pouvant “ jouer “ avec cette force… (Cerfs volants , girouettes, drapeaux, fanions…etc.), la difficulté étant de “matérialiser “ un élément, une force qui par essence même, manque de matérialité. La notion de mouvement et donc de temps lui étant associée, la notion de persistance visuelle, sonore, ajoute à cette difficulté de représentation et place cette force dans le domaine de l’éphémère.
Durant des millénaires, l’homme a produit des objets, des textes, des événements, des actions pour manifester ses joies et ses craintes face à ce phénomène insaisissable. Au travers de récits, de rites, de coutumes, il a nourri ses mythes et ses légendes.
Le propos n’est pas d’aborder cette notion de vent dans l’exhaustivité de la production et de la diversité créatrices, mais de l’aborder dans un sujet d’étude lié à cet élément : les éoliennes. Notre démarche va consister à définir de quelle manière “ matérialiser “ et rendre visible cet élément impalpable en action dans un champ d’éoliennes.































Recherche graphique et chromatique 
à partir des éléments naturels "in situ"
paysage, nuages





Il s’agit d’un autre mode d’utilisation de la force du vent. Pour qu’un flux/énergie entraîne un axe en rotation, pour que cet axe se mette en mouvement, il faut opposer à cette énergie une surface suffisante, une résistance. Le moulin à vent, pour broyer le blé, a eu un équivalent avec le flux liquide : le moulin à eau. Le flux/eau entraînant une roue montée sur un axe pour produire le même travail, est un exemple que l’on peut développer sur un autre mode avec la vapeur comme flux et les turbines comme traduction de cette force. C’est à partir de ce modèle que nous avons imaginé les propositions qui vont suivre. Des pales sur un axe, l’ensemble à l’horizontale et sous cet axe vertical le rotor de la génératrice électrique.[1]


[1] Projet 1 de turbine


Proposition 1 

Un réceptacle pour protéger la turbine, une ouverture latérale pour diriger le vent dans la turbine, des ouvertures sur la face supérieure pour l’évacuation de l’air.[1]



Proposition 2

Cette seconde proposition est venue du constat que le vent souffle dans une direction avec une certaine ampleur, du sol jusqu’à des centaines de mètres en altitude. Cette force n’est exploitée que de façon ponctuelle par les éoliennes traditionnelles. La proposition est de capitaliser cette force éolienne sur plusieurs niveaux et sur un même axe[2]. La première approche consiste à ne mettre qu’une seule génératrice sur un axe, et plusieurs turbines les unes sur les autres à des étages différents. On pourrait ainsi réduire le diamètre des turbines, par l’effet cumulatif de forces sur le même axe. La deuxième approche est de considérer chaque étage comme autonome, avec sa propre génératrice.

Le système proposé de turbines à étages est, nous semble-t-il, plus adéquat avec une implantation en mer. La base tubulaire étant fixée au fond marin, c’est par un simple jeu d’empilage que se monte la centrale. De plus, grâce à sa forme cylindrique monobloc, ce type de turbine éolienne offre une bien meilleure résistance aux tempêtes destructrices[3].    

Il faudrait aborder la fonctionnalité de ce type d’éoliennes par des études sur la viabilité de ce dispositif avec un partenariat compétent. Ce travail dépasse complètement l’approche de plasticien de cette étude, de par sa nature et les connaissances en matière de calcul d’ingénierie. De nombreuses questions viennent à l’esprit, le calcul des pales, le diamètre optimum du rotor. Que devient l’énergie du vent dans ce type de turbine, comment s’évacue-t-il? Comment le vent se comporte dans une tour avec plusieurs turbines ? Le flux est-il ascendant dans un tube et est-il utilisable par les turbines des étages supérieurs ?

Pour faire évoluer ces réflexions, il faudrait un partenariat avec des laboratoires de l’aérospatiale qui ont déjà des acquits en matière de recherche sur les flux, sur l’aérodynamique, et qui ont aussi les moyens de tester en soufflerie des prototypes. Les différents prototypes d’éoliennes verticales ont établi que ce type de machine permettait le fonctionnement avec des forces de vent importantes, ce qui n’est pas le cas avec les éoliennes classiques.



[1] Turbo éolienne A
[2] Turbo éolienne B
[3] Vent et embruns offshores































1] Projet 1 de turbine

[2] Turbo éolienne A

[3] Turbo éolienne B

[4] Vent et embruns offshores